Into the wild jam (confiture de mûres sauvages)
Je l’écrirai sans doute encore souvent dans le courant des deux prochains mois, j’adore cette période de l’année. Ce moment où la nature se donne une dernière fois à fond pour offrir à tous les êtres vivants qui la peuplent ses derniers bienfaits nourriciers. Ces instants où chaque parcelle de notre corps s’abandonne à la tiédeur des rayons de soleil de fin d’été, où la surface de notre peau et nos pupilles captent le maximum de lumière astrale pour la transformer en vitamines D.
C’est dans notre nature d’en profiter. C’est dans nos gênes d’anciens chasseurs-cueilleurs qu’il est inscrit de partir à la recherche de tout ce qui pourra nous renforcer avant les jours aux nuits longues.
Il est une baie qui porte mieux que toutes les autres le nom de cette apothéose saisonnière, je vous parle de la mûre.
Pour cette recette, presque rien d’autre que les fruits de votre courte aventure en lisière de forêt. Et pour vous récompenser, toutes les saveurs des retrouvailles avec vos sens ancestraux et les parfums des géants végétaux qui nous observent silencieusement pendant notre cueillette méditative.
Ingrédients pour 4 pots de ±250g:
• 800g de mûres sauvages
• option: quelques corymbes de fruits de sureau noir bien mûrs
• 700g de sucre de canne bio non raffiné
• 1 citron
• 1 verre d’eau
LA RECETTE
A votre retour de cueillette fructueuse (d’un spot que vous garderez bien secret en tout bon écureuil que vous êtes), faites tremper les mûres dans l’eau dans le bac de l’évier. Retournez-les bien dans tous les sens, histoire qu’un maximum de petits insectes s’en échappent. On est quand même au milieu d’une recette sauvage, alors on va répéter l’opération une deuxième fois au moins (les plus nareux d’entre nous le feront même trois ou quatre fois en y ajoutant un peu de vinaigre).
C’est pas fini.
Après les avoir égouttées, dans un grand plat large ou une très grande assiette, tel un orpailleur, il vous faudra encore rechercher et extirper les petits vers blancs que vous retrouverez. Et oui, ça se mérite la confiture de mûres sauvages!
Dans une large casserole à fond épais, versez le sucre de canne et l’eau. Faites chauffer jusqu’à ébullition. Laissez réduire sans colorer jusqu’à l’obtention d’un sirop caramélisé en remuant avec un lèche-plat assez épais.
Versez alors les mûres dans ce sirop bouillonnant et mélangez bien. Ne réduisez pas le feu tant que vous mélangez et profitez-en pour écraser doucement les fruits avec le lèche-plat.
STOP !
C’est ici, à ce moment précis, que vous allez humer à pleine narines votre création.
Tous les parfums des arbres aux pieds desquels les mûriers batifolaient vont se concentrer. C’est naturellement boisé, épicé, résineux, fruité, dense et complexe. Rien que pour ça (et la ballade), vous referez cette recette chaque année.
Laissez cuire à petit bouillon au moins 30 minutes.
Pendant ce temps, stérilisez vos pots de confiture et les couvercles. Que vous laisserez égoutter sur un torchon de vaisselle propre.
Versez maintenant le jus d'un citron dans votre confiture et mélangez. 5 minutes après avoir coupé le feu, avec une cuiller à soupe, versez la confiture encore chaude dans vos pots en les remplissant à ½ cm du bord. Refermez bien les couvercles. Retournez les pots, couvercle en bas jusqu’à ce qu’ils refroidissent.
Je vous prédis des minutes de pur bonheur dans les prochains jours au petit-déjeuner.
Pour compléter cette préparation, je vous promets une autre recette à la suite avec un petit twist gastronomique.
A suivre…