Ramène ta fraise

Sauf si vous êtes extrêmement attaché à ne consommer que local et de saison, vous avez sans doute déjà cédé à la tentation des fraises. Avec le printemps glacial de cette année, beaucoup de fruits et de légumes ont pris un sérieux retard. Les belles rouges que vous avez dégustées sont donc plus que certainement des produits de serres ou venues d’Espagne.

Ne nous étalons pas ici sur les raisons de ne pas jeter trop rapidement votre dévolu sur ce type de productions insipides sur-consommatrices d’eau, d’énergie de chauffage, de diesel pour leur acheminement jusqu’à chez nous ou de main d’œuvre exploitée pour la cueillette. Le but n’est pas de culpabiliser qui que ce soit.

Qu’à cela ne tienne, vos papilles peuvent se rattraper depuis peu avec des fraises savoureuses de pleine terre bien de chez nous. Celles de chez vous si vous en avez plantées au jardin, celles qui sont apparues sur les marchés de votre région, celles vendues au bord des routes dans la région de Wépion ou encore celles que vous pouvez aller cueillir chez le producteur.

Allez aux fraises, pour de vrai!

Explorons cette option que l’on appelle aujourd’hui l’auto-cueillette. Comme la fraise ne se cueille évidemment pas elle-même, “auto“ s’applique bien à celle ou celui qui va y mettre tout son cœur, ses soins et sa patience pour remplir une à une les petites barquettes. Ces fraises-là, en plus de vous rassurer sur leur origine, auront l’avantage de vous offrir toute la fierté du travail bien fait au milieu des champs au grand air. Si vous avez des enfants, voire des petits-enfants, ça leur apprendra aussi d’où viennent les fraises, en observant, la terre, la paille, les feuilles, les fleurs, les fruits en cours de mûrissement et l’action des petites abeilles besogneuses. De purs extraits d’éternité, de complicité et de transmissions de connaissance en perspective. Et aussi de jolies petites bouches toutes rouges de maraude ! Retrouvez à la suite quelques adresses d’endroits offrant ce mode d’auto-cueillette pour les fraises, mais aussi pour les framboises ou d’autres fruits rouges ou des légumes. Et parce que vous ne serez pas à l’abri d’une averse, n’oubliez pas d’emporter cape ou K-way et bottes en caoutchouc.

• Fruit Time: 465 rue du Pommier 1170 Anderlecht – www.fruit-time.be

Pas de prise de rdv, mais vérifiez dans l’onglet Communication du website les jours et horaires de récoltes, les fruits et les quantités disponibles. Des raviers sont à votre disposition. Paiement en cash, via payconiq ou smartphone.

• Ramène ta fraise: rue du Calvaire (N56 – à côté du château d’eau) 7870 Lens - https://www.facebook.com/RameneTaFraiseLens

Vérifiez sur la page Facebook la disponibilité des fruits selon leur maturité. Visite possible de la partie maraîchère de la ferme.

• La Framboiseraie: 66 rue de Daverdisse 6890 Redu – +32 (0)460 97 98 70 - info@framboiseraiederedu.be

Contactez les exploitants pour confirmer la disponibilité de fruits mûrs. Raviers à votre disposition.

• La finca: 71 chaussée de Malines 1970 Wezembeek-Oppem – www.la-finca.be

De juin à septembre le dimanche après-midi. Paiement uniquement en cash. Vérifiez sur le site ou la page FB les dates de cueillette programmées.

• Les jardins de l’Escalier: 11 rue de l’Escalier 5000 Namur – 0485 45 44 47

Les mercredi et vendredi de 14h30 à 18h30. Contactez les exploitants pour connaître les disponibilités de fruits et légumes.

• BioBees: 2B Kruisstraat 1740 Ternat – www.biobees.be

Envoyez un e-mail à info@biobees.be pour demander l’inscription à la newsletter et connaître les dates d’autocueillette. Paiement uniquement en cash.

La fraise à la mode de chez vous

Les fraises que l’on consomme de nos jours ont une longue lignée d’ancêtres déjà bien appréciées des chasseurs-cueilleurs et ont évolué au fil des modes de culture que l’homme a perfectionnés depuis le Moyen-Âge. De croisements en péripéties, depuis les plants ramenés du Canada en France par Jacques Cartier, en passant par l’introduction d’une variété découverte au Chili par Amédée François Frézier dont on a retenu le patronyme pour nommer la plante, ce fruit ou plutôt ce polyakène du désir a donné une infinité de variétés plus ou moins parfumées, épicées ou corsées. Avant d’aller vous approvisionner chez un pépiniériste, lisez ça : Alba, Amandine, Anabelle, Anaïs, Annapolis, Bogota, Candiss, Capella super herdam, Capriss, Capron royal, Chambly, Chandler, Chapiron, Charlotte, Ciflorette, Cigaline, Cijosée, Cirafine, Cirano, Ciréine, Clery, Daroyal, Darselect, Deluxe, Diadème, Diane, Donna, Douglas, Dream, Duchesse, Elsanta, Festival, Fortuna, Gariguette, Gentonova… il y en a comme ça jusqu’à la lettre v.

Outre la taille, la forme, la productivité ou les nuances de rouges qu’elles arborent selon leur variété, si ce sont les qualités aromatiques qui vous intéressent le plus, retenez plus particulièrement la Mara des bois, la Belrubi, la Ciflorette, la Gariguette et bien sûr les véritables fraises des bois.

Pour vous fournir en plants de qualité, faites-vous conseiller par un pépiniériste passionné de votre région à qui vous expliquerez la nature du sol de votre potager, de son ensoleillement et son niveau d’humidité. Il vous dira également si celui-ci nécessite un amendement et lequel.

Si tout se passe bien, vous pourrez d’année en année laisser se reproduire les stolons de vos fraisiers et perpétuer ainsi les variétés que vous préférez. A cet égard, si vous avez la chance d’en avoir chez vous naturellement ou si vous en trouvez en forêt où vous n’en prélèverez que les stolons, les fraisiers des bois sont particulièrement volontaires et invasifs.

Quand elles sont produites avec le temps et les traitements qu’elles méritent, les fraises n’ont pas besoin d’autre chose pour être pleinement appréciées. Cela dit, un trait d’excellent vinaigre balsamique, du chocolat noir fondu ou de la crème fraiche maison pour y les tremper les rendront encore plus désirables.