High five!

Vous pensez que tout a déjà été dit sur Racines et son plus jeune frère Petit Racines, installé deux maisons plus loin. Tout ? Pas si sûr. En tout cas pas tout ce que la fête d’hier m’a joyeusement remémoré et donné envie de vous raconter.

Racines célébrait donc hier ses cinq ans. Ça file ! Mais pour moi, l’aventure avait déjà démarré deux ans plus tôt, en 2013, lorsque je rencontrais pour la première fois Francesco Cury au Cibrèo, un café-resto-théâtre de Florence. Francesco est l’un des deux barbus qui dirigent Racines, l’autre étant le chef Ugo Federico originaire de Capri et que je n'allais rencontrer que bien plus tard. Revenons via Andrea del Verrocchio à Florence où Francesco travaillait il y a sept ans (Ugo aussi, mais je ne le savais pas encore). Mon amoureuse et moi y avions mangé des pâtes et bu pas mal de vin, tout en parlant notre langue natale, le français. On causait de tout et de rien, de cuisine et de saveurs et un peu de chez nous, Bruxelles. Sans doute des bribes de notre conversation et le nom de cette ville avaient-ils teinté aux oreilles de Francesco. Tant est qu’à la fin du repas, il nous contait son projet de restaurant en Belgique, dans un français parfait au ton si élégamment florentin. Nous nous quittions bons amis, en nous saluant chaleureusement et en nous promettant de garder le contact. On a même emporté avec nous, une boîte de 6 verres marqués du Cibrèo, fabriqués à partir de bouteilles de vin. Je vous en reparlerai très bientôt, vous verrez.

Presque deux ans plus tard, je reçois un appel et à l’autre bout de la ligne, c’est Francesco qui m’annonce que ça y est ! Ça a bien avancé. Ce sera à Ixelles, quartier Flagey et les travaux vont bon train. C’est le moment de partager quelques conseils pour l’installation et de lui donner tous les encouragements possibles pour tout ce qu’il reste à faire, comme les photos d’alors l’attestaient.

A l’ouverture, c’est formidable. Le long comptoir et les cuisines donnent envie d’y venir à tous les repas. Ugo, le chef, est passionné, inventif et extrêmement talentueux.

On y savoure une cuisine saine, pas de viande, mais des produits de la mer aussi simplement que savamment magnifiés et mariés à des légumes de saison produits localement. Le respect de la planète et des hommes font aussi partie des racines de l’aventure.

Je ne compte plus les lunchs amicaux ou professionnels, parfois même sous le soleil au jardin, les dîners entre potes ou en amoureux, dressés en salle ou servis au comptoir juste derrière le chef au travail, les concerts de jazz et les découvertes de nectars enivrants. Tant de moments suspendus qui à chaque fois nous rendent impatients d’une prochaine occasion chez Racines.

Et puis, en octobre 2018, la famille s’agrandit avec l’ouverture du Petit Racines, un bar à vin et à cocktails, bistrot à pâtes et surtout, atelier de préparation de pâtes fraîches. L’idée tombait à pic pour combler les envies subites, plus simples et plus abordables, et sans réservation. A noter aussi: l'endroit est un des rares à porter le label Slow Food à Bruxelles.

D’ailleurs, hier, c’est par le Petit Racines que nous sommes passés avant la fête qui se préparait à côté. On n’était pas les seuls à y avoir pensé… et à devoir attendre qu’une table se libère. Mais ici c’est comme ça, et c’est tant mieux car ça nous donne l’occasion de commander un Negroni (pas comme les autres, comme le tableau l’indique, avec un vermouth, un bitter et un gin au poivre de Jamaïque de la maison Il Professore, à 9,5€) et un vin blanc Vindagotti, sec et minéral, de Vénétie (6,5€), servis par le très sympathique barman aux lunettes carrées et au tatoo Tigra, expert en contact humain et fin jongleur de conversations avec les clients en attente. Pour patienter, on s’est laissé tenter par un peu de finochionna, salami aux graines de fenouil et au poivre, servie sur planche, agrémentée de quelques figues blanches séchées, de focaccia et de petites boules de pain frit. Une fois installés à table à l’arrière du restaurant, Francesco débarque avec un grand plats de poulpe grillé à piquer au vol. On ne pouvait rêver mieux. Les plats ont directement suivi. Des papardelle al ragù del cortile au canard et au poulet (19,5€) et une lasagne à la courgette et à la scarmoza fumée (18,5€). Avec un rouge Primitivo Fatalone des Pouilles (7,5€) et un blanc d’Acco Bianco de Toscane (7,8€) servis au verre.

Une fois rassasiés, nous étions fins prêts pour retrouver la bande du Racines maison mère quelques mètres plus bas et tout en affaire pendant que le fabuleux sextet USA - United Swing Addiction chauffait déjà la piste de danse aux accents be-bop.

Après le concert live du jazz band, c’est Uncle Al’DJ, le fameux barman à lunettes vintage du Petit Racines que nous retrouvions pour nous faire pétiller le cervelet et les pieds avec ses vinyles éclectiques.

Hier, c’était vraiment la fête des amoureux. Des amoureux du goût, du bon vin, de l’amitié, de la musique, du monde, de nos Racines avec un grand R.

Lâchez rien les gars! On vous aime fort et on est sincèrement heureux de vous avoir retrouvés dans notre petite capitale.

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